Le Kenya bloque temporairement Telegram durant les examens pour prévenir la triche

Le Kenya a décidé de restreindre l’accès à Telegram durant les examens pour empêcher la triche, un choix qui suscite des débats et engendre des pertes financières importantes pour les entreprises.
Le Kenya bloque temporairement Telegram durant les examens

Une mesure de restriction pour contrer la fraude aux examens

Dans un effort pour lutter contre la fraude pendant les examens, l’Autorité des Communications du Kenya (CA) a ordonné le blocage temporaire de Telegram sur les principaux réseaux. Cette décision vise à empêcher les étudiants de partager les réponses d'examens par l’intermédiaire de cette plateforme. Le 31 octobre, la CA a adressé une lettre aux opérateurs Safaricom, Telkom Kenya, Jamii Telecom et Airtel Kenya, leur demandant de limiter l’accès à Telegram aux heures d’examens, soit de 7h à 10h et de 13h à 16h en semaine, jusqu’au 22 novembre.

Les restrictions mises en place alignent la politique actuelle sur celle de novembre 2023, où une interdiction similaire avait engendré d’importantes pertes. Netblocks, un groupe de surveillance de l’Internet, a estimé que le blocage avait alors coûté à l'économie kenyane environ KSh 4,2 milliards, en raison des difficultés de connectivité rencontrées par les entreprises utilisant Telegram.

Un bilan économique controversé

Les perturbations causées par le blocage de Telegram soulèvent des inquiétudes quant aux répercussions économiques. Netblocks avait déjà signalé en 2023 que le Kenya perdait en moyenne KSh 537 millions par jour lors des restrictions sur Telegram. La mesure avait également mené à l'arrestation de six administrateurs de groupes Telegram accusés de participer à des fraudes aux examens.

De son côté, Telegram a réagi aux critiques en modifiant sa politique de confidentialité en septembre 2024 pour permettre le partage d'adresses IP et de numéros de téléphone avec les autorités en cas d'enquêtes criminelles. Ce changement fait suite à l'arrestation en France de Pavel Durov, fondateur de Telegram, pour des raisons encore non révélées.

Un débat entre liberté d'expression et régulation

Cette restriction sur Telegram met en lumière le débat mondial croissant autour de la liberté d'expression et de la régulation des plateformes de communication. En Occident, les gouvernements tendent à défendre des valeurs de liberté d’expression, tandis que des nations comme la Russie et la Chine imposent des réglementations strictes. Au Kenya, cette interdiction temporaire est devenue une solution annuelle pour limiter la triche aux examens, malgré le coût économique important pour le pays et la dépendance accrue de nombreux citoyens envers cette application de messagerie sécurisée.

Avec près d'un milliard d’utilisateurs dans le monde, Telegram continue de se démarquer par ses fonctionnalités de messagerie sécurisée et ses vastes discussions de groupe, bien qu’elle suscite régulièrement des frictions avec les autorités gouvernementales en raison de son approche en matière de modération de contenu.

Ce qu'il faut retenir
  • 📵 Le Kenya bloque temporairement Telegram pendant les examens pour prévenir la triche.
  • 💸 En 2023, les pertes économiques liées à une restriction similaire ont atteint KSh 4,2 milliards.
  • 🔒 Telegram a mis à jour sa politique de confidentialité pour coopérer avec les autorités judiciaires.
  • 🌍 Le débat entre liberté d’expression et régulation s’intensifie à l’échelle mondiale.
  • 📈 Telegram reste la principale plateforme de messagerie sécurisée au Kenya malgré les restrictions.

Enregistrer un commentaire

0 Commentaires