Le Cameroun sous pression pour supprimer les subventions sur le carburant

[Economie] Le Cameroun se trouve face à un dilemme crucial : céder à la pression du FMI et supprimer totalement les subventions sur le carburant d'ici 2025, ou risquer l’asphyxie budgétaire. Retour sur les enjeux.

Le Cameroun sous pression pour supprimer les subventions sur le carburant

Les recommandations du FMI

Le Fonds monétaire international (FMI), par la voix de Cemile Sancak, a récemment rappelé l'urgence pour le Cameroun de supprimer les subventions sur les carburants. En visite dans le cadre de la 7e revue du Programme économique et financier, l'institution exhorte le pays à poursuivre les réformes engagées depuis 2021.

 Malgré deux augmentations des prix à la pompe entre 2023 et 2024, le FMI estime que le Cameroun doit aller plus loin pour atteindre les objectifs de stabilisation financière.


Des chiffres en baisse, mais des efforts à poursuivre

Les réformes entreprises ont déjà permis de réduire les subventions de manière significative : de 1 000 milliards de Fcfa en 2022 à 640 milliards de Fcfa en 2023. Selon le Document de programmation économique et budgétaire, cette enveloppe devrait encore baisser pour atteindre 263,3 milliards de Fcfa en 2024, avant de descendre à 80 milliards en 2025.

 Cependant, cette diminution progressive des aides ne satisfait pas entièrement le FMI, qui pousse pour une suppression totale afin de libérer des ressources pour d'autres secteurs.

Les implications pour le Cameroun

La suppression des subventions pourrait se traduire par une nouvelle augmentation des prix des carburants, comme celle observée entre 2023 et 2024. En effet, le prix du litre de super est passé de 630 Fcfa en janvier 2023 à 840 Fcfa en février 2024, soit une hausse de 33,3%. Cette politique de libéralisation, bien que controversée, est jugée essentielle par le FMI pour garantir la soutenabilité des finances publiques. Le prolongement du programme de soutien jusqu’en juillet 2025, avec un financement additionnel de 145,4 millions de dollars, en dépend.

Le Cameroun devra néanmoins jongler entre ces réformes économiques et la protection de ses citoyens les plus vulnérables, face aux critiques de la Banque mondiale qui qualifie ces subventions de "mal ciblées". Selon l’institution, ces aides représentent des montants disproportionnés par rapport aux budgets alloués à des secteurs essentiels comme l’agriculture, la santé, et l’énergie.

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